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 Combat en Armure

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Yolanda Isabel
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Yolanda Isabel


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MessageSujet: Combat en Armure   Combat en Armure Icon_minitimeMer 27 Mar - 13:33

Bastien_de_louhans a écrit:
Après avoir lu un article écrit par un conservateur de musée (conservateur du département armes et armures du metroplitan museum of arts, le "met", à New York), j'ai appris un certain nombre de choses (certaines étaient évidentes, cela dit, mais sur les 17 "questions" auxquelles il répond, il y a quand même de quoi se rassasier, et c'est pour ça que je le met ici) sur le combat en armure au XVe siècle. Et surtout j'ai découvert des vidéos qui parlent plus qu'un long discours.

Voici une traduction (partielle) de l'article du conservateur (la version complète est disponible en anglais ici):

Citation :
Le domaine des armes et des armures connait de nombreuses légendes, des mythes romantiques et sanglants, et des idées fausses largement répandues. Leurs origines sont habituellement dues à un manque de connaissance et d'expérience, que ce soit des objets authentiques ou de leur contexte historique. La plupart de ces mythes et légendes sont totalement absurdes et dépourvus de toute base historique.

Peut-être que l'exemple le plus tristement célèbre est l'idée que «les chevaliers devaient être hissés en salle avec une grue», qui est aussi absurde qu'accepté, même parmi de nombreux historiens. Dans d'autres cas, certains détails techniques qui échappent à une explication évidente ont donné lieu à des tentatives imaginatives mais de piètre qualité pour expliquer la fonction d'un objet. Parmi ceux-ci, l'arrêt, un élément dépassant du côté droit de nombreuses cuirasses, détient probablement la palme du ridicule.

Ce texte va tenter de corriger certaines des idées fausses les plus populaires, et de répondre à certaines des questions les plus fréquemment posées par le public lors de visites guidées du département des armes et armures du musée.

1. Une armure ne peut être portée que par un chevalier. FAUX

Cette idée erronée mais répandue est probablement le résultat de la notion romantique du "chevalier en armure étincelante». Tout d'abord, les chevaliers combattaient rarement seuls, et les armées du Moyen Age et de la Renaissance n'étaient absolument pas formées que de chevaliers montés. Ces chevaliers en étaient la plupart du temps la force dominante, mais ils étaient systématiquement, surtout dans les périodes les plus tardives, soutenus par des fantassins, tels que des archers, des piquiers, des arbalétriers, ou encore des arquebusiers. Au cours d'une campagne, un chevalier dépendait d'un petit groupe de serviteurs, d'écuyers, et d'agents qui lui prêtaient un appui armé et soignaient ses chevaux, armures et autres équipements.

Deuxièmement, chaque noble n'est pas un chevalier. On ne nait pas chevalier, on le devient grâce à un autre chevalier, un prince ou parfois même un prêtre. Et, sous certaines conditions, des personnes qui n'étaient pas nées nobles pouvaient être faites chevaliers (bien que devenir chevalier ait souvent été considérée comme une admission dans petite noblesse). À certaines occasions, des mercenaires ou des civils combattant en tant que soldats ordinaires pouvaient être fait chevaliers en récompense d'actes exceptionnels de courage et de bravoure. Dans les périodes les plus tardives, la chevalerie pouvait aussi être achetée.

En d'autres termes, ce n'était absolument pas un droit exclusif du chevalier de porter une armure ou de combattre avec. Fantassins, mercenaires, et même paysans recrutés en masse en portaient, de même que les bourgeois participant à un conflit armé. Ces armures étaient de taille et de qualité variables. En effet, les bourgeois (d'un certain âge, et dépassant un seuil de richesse ou de revenu) étaient forcés, souvent par la loi, d'acquérir et de conserver leurs propres armes et armures. Habituellement, il ne s'agissait pas d'une armure complète, mais d'une armure comprenant au moins un casque et une protection du buste (cotte de mailles, armure de tissu, ou cuirasse). En temps de guerre, ces milices étaient nécessaires pour défendre leur ville ou venir en aide aux seigneurs féodaux ou aux villes alliées. Au cours du XVe siècle, certaines villes riches et puissantes organisaient leurs propres tournois, et les bourgeois, bien sûr, portaient alors une armure.

Dès lors, il ne faut pas considérer que toute personne portant une pièce d'armure était un chevalier, ni dans les faits ni dans les représentations artistiques. Une personne en armure est juste un homme d'armes, ou plus précisément un homme d'armure.

2. Les femmes d'autrefois ne combattaient pas mais portaient au besoin une armure. FAUX


Il y a des références à des femmes participant à un conflit armé dans la plupart des périodes de l'histoire. La plupart concernent de nobles dames changées en chefs de guerre, comme la comtesse Jeanne de Penthièvre (1319-1384), et il n'y a que peu de traces de femmes des niveaux sociaux inférieurs ayant pris les armes. Et certaines sont indiquées comme ayant combattu en armure, mais aucune illustration en montrant une en armure ne nous est parvenue. Jeanne d'Arc (1412-1431), sans doute l'exemple le plus célèbre d'une femme guerrière, est réputée pour avoir eu une armure commandée pour elle par le roi Charles VII de France. Pourtant, il n'est parvenu jusqu'à nous qu'une petite illustration d'elle, probablement faite au cours de sa vie. Elle est représentée portant une épée et une bannière, mais pas vêtue d'une armure. Le fait que ses contemporains aient considérée comme digne d'être écrit qu'elle soit à la tête d'une armée, ou qu'elle porte une armure, montre en tout cas qu'il s'agissait d'une exception et non de la règle.

3. Les armures étaient si chères que seuls les princes et les nobles riches pouvaient se les permettre. FAUX

Cette idée peut provenir du fait qu'une grande partie des armures exposées dans des institutions comme le Metropolitan Museum représente un équipement de qualité particulièrement élevée. Mais c'est que la plupart des armes et des armures des roturiers et de la petite noblesse est rangée dans un placard, ou n'a pas traversé les siècles.

Il est vrai que, à moins de dépouiller un combattant vaincu sur un champ de bataille, ou de les gagner dans un tournoi, l'acquisition d'armes était une affaire coûteuse. Cependant, de la même façon qu'il y a des différences dans la qualité d'une armure, il u a aussi des différences dans les prix d'achat. ne armure de faible ou de moyenne qualité, à un prix abordable pour des bourgeois, des mercenaires, ou pour la petite noblesse, pouvait être acheté, prête à l'emploi, aux marchés, les foires commerciales, ou encore les magasins des villes. D'un autre côté, il y avait aussi le haut de gamme, sur-mesure réalisé dans les ateliers de la cour royale ou impériale, ou par de célèbres armuriers allemands et italiens. Une armure faite par certains de ces maîtres célèbres était un chef d’œuvre du métier d'armurier et pouvait coûter autant que la rançon d'un roi.

Les prix des armures, des armes et de l'équipement ont connus des hauts et des bas au cours de l'histoire, et il est donc difficile de traduire la valeur historique monétaire en termes modernes. Il est clair, toutefois, que le prix d'une armure est très différent pour une armure de faible qualité, d'occasion ou archaïque, qui est tout à fait abordable pour de simples citoyens ou pour des mercenaires, et pour l'équipement complet d'un chevalier (établi à plus de 16 £ pour un chevalier anglais de 1374). Cette somme équivaut à environ cinq à huit ans de loyer pour une maison de marchand de Londres, soit plus de trois années de salaire pour un ouvrier qualifié. Un casque simple (un bassinet, sans doute avec un ventail) coûtait le même prix qu'une vache.

4. Une armure est extrêmement lourde et rend son porteur immobile. FAUX

Une armure complète de camp (c'est-à-armure faite pour le combat) pèse généralement entre 45 et 55 livres (20 à 25 kg), avec le casque pesant entre 4 et 8 livres (2 à 4 kg). C'est moins lourd que l'équipement complet d'un pompier, et moins lourd aussi que ce que la plupart des soldats emportent au combat depuis le XIXe siècle. En outre, de nos jours l'équipement est surtout suspendu aux épaules et à la taille, tandis que le poids d'une armure bien faite était distribué sur tout le corps. Le poids d'une armure de camp a augmenté au XVIIe siècle, afin de rendre les armures à l'épreuve d'armes à feu de plus en plus précises. Dans le même temps, cependant, les armures complètes sont devenues de plus en plus rares : seules les parties vitales du corps, comme la tête, le buste ou les mains, étaient encore protégés par une plaque métallique.

L'idée que le développement de l'armure de plaques (achevée vers 1420-1430) a fortement diminué la mobilité du porteur est également inexacte. Un harnois d'armure en plaques était formé d'éléments individuels pour chaque membre. Chacun de ces éléments était à son tour composé de lames de métal et de plaques, reliées entre elles par des rivets mobiles et des sangles en cuir. Cela permettait la quasi-totalité des mouvements du corps, sans aucune altération due à la rigidité du métal. L'idée répandue selon laquelle un homme en armure pouvait à peine bouger, et, une fois qu'il était tombé sur le sol, était incapable de se lever à nouveau, est sans aucun fondement. Au contraire, les sources historiques nous parlent de la célèbre chevalier français Jean Le Maingre (1366-1421), connu sous le nom Maréchal Boucicaut, qui, en armure complète, a pu grimper en armure à une échelle en utilisant uniquement ses mains. En outre, il existe plusieurs illustrations du Moyen Age et de la Renaissance représentant des hommes d'armes, écuyers, ou des chevaliers, tous en armure complète, monter à cheval sans l'aide ni d'échelles ni de grues. Des expériences modernes avec une armure du XVe et du XVIe siècle, qu'elle soit d'époque ou qu'il s'agisse d'une copie, ont montré que même un homme sans formation peut monter et descendre de cheval, s'asseoir ou même s'allonger sur le sol, se relever, courir, et généralement bouger ses membres librement et sans gêne.

Il y a quelques cas exceptionnels, où une armure était extrêmement lourde, ou "verrouillait" presque son porteur, comme l'armure utilisée dans certains tournois. Les armures de tournoi étaient faites pour des occasions très particulières, et n'étaient portées que pendant des périodes de temps très limitées. Le tournoyeur montait en selle avec l'aide de son écuyer ou d'un escabeau, et s'équipait des dernières pièces de son armure quand il était installé sur sa selle en toute sécurité.

5. Les chevaliers devaient être hissés sur leurs selles avec des grues. FAUX


Cette idée semble être apparue à la fin du XIXe siècle, sous la forme d'une plaisanterie. Elle est entrée dans le folklore dans les décennies suivantes, et son image a finalement été immortalisée en 1944, lorsque Sir Laurence Olivier l'a mise dans son film, Henry V, en dépit des protestations de ses conseillers historiques (parmi lesquels l'éminent Sir James Mann, maître d'armurerie à la Tour de Londres).

Comme indiqué plus haut, la plupart des armures n'était ni assez lourdes, ni assez rigides, pour immobiliser leur porteur. Les hommes d'armes pouvaient quasiment tous monter sur leur cheval sans aide. Un tabouret ou l'aide d'un écuyer pouvait rendre le processus encore plus rapide, mais une grue était absolument inutile.

6. Comment les combattants en armure allaient-ils aux toilettes ?

C'est l'une des questions les plus populaires, surtout chez les plus jeunes visiteurs du Musée. Hélas je n'ai pas de réponse définitive. Lorsque la personne qui portait l'armure n'était pas occupée à combattre, je suppose qu'elle faisait tout simplement ce que les gens font aujourd'hui, c'est à dire aller aux toilettes (à l'époque médiévale et de la Renaissance, on utilisait les mots latrines, ou garde-robe) ou un autre endroit isolé, enlever les parties de son armure qu'il avait besoin d'enlever, et répondre à l'appel de la nature. Sur le champ de bataille c'était sûrement une autre affaire. Dans ce cas, je n'ai pas de réponse. Cependant, nous devons garder à l'esprit que, au milieu d'un combat, aller aux toilettes n'est pas la chose à laquelle on pense le plus.

7. Le salut militaire moderne vient de la levée de la main vers la visière de son casque. DOUTEUX

On entend parfois dire que le salut militaire a commencé pendant la république romaine, lorsque les assassinats étaient fréquents et les citoyens devaient s'approcher des officiers avec leur main droite levée, afin de montrer qu'ils ne cachaient pas une arme. Une idée plus commune est que le salut militaire moderne vient des hommes en armure qui soulevaient la visière de leur casque avant de saluer leur seigneur ou leurs camarades. Ce geste aurait fait une personne à la fois reconnaissable et vulnérables, en même temps, ce qui démontre que la main droite (c'est à dire, la main l'épée) n'a pas d'arme, à la fois. C'était un signe de confiance et de bonne intention.

Bien que ces théories soient convaincantes (et romantiques), rien ne prouve l'origine directe du salut militaire moderne. Il est pratiquement impossible de prouver que la pratique romaine a continué à travers quinze siècles (ou a été relancé au cours de la Renaissance), ce qui conduit au salut militaire moderne. Il n'y a également aucune preuve directe de la théorie visière, même si elle est plus récente. Après 1600 la majorité des casques de guerre n'avaient d'ailleurs plus de visières, et les casques sont devenus rares sur les champs de bataille européens après 1700.

Et maintenant les vidéos :
- Descendre de cheval (extraite de la chaine history, en anglais hélas)
- Armure complète (vidéo amateur qui montre la facilité de se mouvoir en armure)
- Combattre en armure de plaques (vidéo de l'université de Genève, francophone)
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